Qui étaient-ils ces cathares? Des chrétiens, qui contrairement aux catholiques de l'église romaine, pensaient que Dieu,  être infiniment bon, à qui appartenait l'esprit et le bien, n'avait pu créer Satan, tandis que le mal et le matériel étaient propre  à l'homme. Ils considéraient la vie sur terre comme une épreuve et la mort comme une délivrance. Leur existence était faite de privation, de travail et de non violence. Ils ne reconnaissaient pas les sept sacrements de l'église, seul  le consolament, faisait du simple croyant qui le recevait un parfait. Le parfait devait renoncer à toutes tentations matérielles et désir charnel, de plus, il s'engageait à ne pas craindre le feu du bûcher. Heureusement, ce sacrement n'était souvent conféré qu'au dernier moment de la vie.

          Le village de Cucugnan, rendu célèbre par son truculent curé, conté par Alphonse Daudet dans ses savoureuses lettres de mon moulin, est gardé par deux châteaux. Quéribus, bâti sur une hauteur appartenant à la commune et Peyrepertuse érigé sur une longue crête à une toute petite poignée de kilomètres.

           Un court sentier et quelques marches mènent à la porte de Queribus (rocher des buis). L'emprise au sol est relativement restreinte sur le sommet de ce piton aérien.

          Les trois enceintes qui le défendaient ne sont pas facile à distinguer pour nos yeux non avertis. La base du donjon est occupé par la salle du pilier. Soutenant quatre croisées d'ogives, sa présence ici serait énigmatique et soulève des questions.

          Remarquable point d'observation et de surveillance de la vallée, le site offre un panorama immense. Si le regard vient buter au sud contre le massif du Canigou, vers l'est, au delà du cap Béard, il se perd dans les brumes méditerranéennes et se dissipe à l'ouest, à travers les plus hauts sommets des Pyrénées ariégeoises.

          En occitan, Peyrepertuse signifie, pierre percée. Mais ce qui surprend le plus en approchant de ce château, c'est l'importance de cet ouvrage. En fait, une deuxième partie, le château royal, a été rajouté à la construction d’origine sur le point culminant de la crête. 

          Passé la porte d'entrée, cette impression n'est pas démentie, et l'on peut remarquer que le chemin de ronde, soutenu par une belle série de corbeaux, était construit en encorbellement.

          Bien entendu, tous les éléments nécessaires à la vie et à la défense d'une forteresse médiévale se retrouvent ici. 

         Mur d'enceinte, corps de logis, citernes, chapelle, donjon fendu d'archères sont donc présents.

          Un passage sous le donjon donne accès à la partie haute. Les ruines d'une chapelle subsistent sur une élévation du lieu.

          Vu du bas, l'escalier Saint Louis, taillé à même le roc paraît redoutable, beaucoup renoncent à son ascension.

            C'est bien dommage, car la terrasse du donjon offre une vue quasiment aérienne sur le plus remarquable exemple d'architecture militaire du midi de la France.

          En élargissant le regard, on reconnaît aisément la silhouette de Quéribus qui veille sur la plaine comme une sentinelle avancée.

Marc Mai 2012

          Construite de 1282 à 1420, pour asseoir l’autorité de l’église catholique après la chute du catharisme, la cathédrale Sainte Cécile d'Albi est aujourd’hui inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle est la plus grande cathédrale en brique du monde. En 1492 un clocher donjon lui est ajouté, et en 1540 le porche à baldaquin est accolé à son coté sud.

          Ces deux ajouts donnent un aspect moins austère à cette cathédrale forteresse, surtout le porche de style gotique flamboyant dont la pierre blanche finement sculpté tranche avec la rudesse de la brique rouge.

          Passé le portail d'entrée, pas la moindre austérité ici, on est surpris par l'absence de transept et surtout par le jubé qui sépare la nef en deux parties. La minutie de la ciselure de cette véritable dentelle de pierre est assez impressionnante.

          Sous l’orgue, au fond, en partie gauche de la nef, celle qui est réservée aux simples fidèles, est peint un jugement dernier. D’un coté en haut, les élus avancent sereinement vers le paradis, de l’autre, apeurés dans un désordre confus, les damées sont conduits vers les affres de l’enfer. Tous portent pendu au cou, le livre de leurs bienfaits pour les uns et de leurs méfaits pour les autres. En dessous, six pêchés capitaux sont représentés avec leurs châtiments, le septième, la paresse, a malheureusement disparu pour faire place à une chapelle sous le donjon. C’est rigolo, pour ma part, je veux bien prendre la gourmandise, je confesse aussi quelques coups de colère, et peut-être aussi… Non je ne puis le dire, mais occasionnellement…

          Une des chapelles est dédiée à sainte Cécile. Condamnée très injustement à mort, elle fut décapitée de trois coups de hache, laissée pour morte elle agonisa trois jours durant en chantant. C'est ainsi qu'elle  a été consacrée sainte patronne des musiciens.

          Actuellement, les jubés ne se rencontrent pas fréquemment dans nos églises, beaucoup ont disparus. Ils se composent de trois éléments, la clôture qui sépare la nef en deux parties, la tribune dans laquelle est installé le cœur réservé au clergé et une représentation de la crucifixion qui surmonte la tribune. En franchissant la clôture aux voutes très travaillées, on accède à la tribune. 

          L'extérieur de celle-ci est dotée d'une importante statuaire. Ces trente trois personnages représentant l'ancien testament ont été sculptés avec un grand souci du détail, leurs attitudes et expressions sont toutes différentes et ils ont conservé leur peinture d'origine.

          Le cœur se cache à l'intérieur de la tribune, on y trouve les personnages du nouveau testament et chaque stalle est coiffée de deux anges. On remarque en partie haute, une alternance de fleurs de lys et de croix qui sont les signes de la royauté et de l'église catholique.

          La salle du trésor recèle quelques rares pièces comme une sainte Madeleine en bois polychrome de provenance inconnue.

          Et une émouvante piéta en calcaire peint provenant de l'église voisine de saint Salvi.

          Après cette longue visite il fait bon aller flâner le long des rives du Tarn toutes proches.

          Le palais de la Berbie abrite le musée Toulouse Lautrec, il est amusant de constater que cette ancienne résidence des évêques d'Albi héberge maintenant des personnages tels que Valentin le désossé ou la Goulue. Les photos étant interdites, j'ai capturé celles-ci sur internet.

          Derrière le palais se cache un petit jardin à la française dominé par un balcon promenade.

          Il n'est pas superflu de s'y octroyer un moment de repos, de s'asseoir sur un banc et se laisser aller à la rêverie en compagnie de statuettes au charme romantique.

          Pas de chance le lendemain matin, le soleil s'est effacé pour laisser place à la pluie, le cloître saint Salvi en a perdu ses couleurs.

          Même punition sur toute la ville, comme à la maison du vieil Albi. Mais ce qui ne s'effacera pas, c'est le beau souvenir que nous Laisse cette sympathique ville.

Marc Avril 2012

          Si nous continuons vers la Bretagne, c’est pour aller serrer la main de Gérard. Cet ancien camarade de régiment m’a retrouvé récemment grâce à internet. Avec son épouse Nadine, ils habitent Quimper. Il est lui aussi camping-cariste, et nous nous sommes promis de nous rencontrer à l’occasion.

          Avec sa cathédrale, ses maisons à colombages, ses ruelles et la maison Bernard Henriot, la préfecture du Finistère est une bien joli ville.

          Elle a aussi vu naître le docteur René Laennec, célèbre pour avoir inventé le stéthoscope.

          Une autre bonne raison pour revenir vers la Bretagne, est que nous ne connaissons pas la zone des abers qui va de Brest à Roscoff. La mer remonte loin dans les terres lorsqu'elle est haute et laisse les bateaux sur la vase quand elle redescend.

          C’est un pays un peu mystique, avec des chapelles oubliées sur les prairies côtières.

          D’ailleurs, la campagne est toute piquetée de croix taillées dans un bloc de granit.

          Il est même un peu sauvage ce pays, ici on prend la mer plein vent, plein nez et plein les yeux.

          Les goélands marins et argentés se jouent des rafales à grands cris moqueurs.

           Autrefois c’était aussi une terre de feu, lorsque les goémoniers brûlaient des algues séchées dans des fours, sortes de tranchées tapissées et couvertes de pierres plates. Ils obtenaient ainsi des pains de soude qu’ils portaient à l’usine afin d’en extraire de l’iode.

          C'est la Bretagne Léon, peut-être un peu méconnue, mais si belle et si authentique.

          C'est sur les conseils de Nadine que nous visitons le village de Ménéham. C'est un site à ne pas rater, avec ses plages désertes, ses maisons de douaniers coincées entre les blocs de pierres et ses énormes rochers aux formes bizares, qui rendent l'imagination vagabonde.

          Les toits des maisons sont souvent couverts de chaumes, et les vieux bateaux finissent paisiblement leurs jours sur le pré.

          Il est assez original de rencontrer des cairns insolites à la porte des habitations. Habituellement, ces monticules de cailloux sont érigés pour indiquer le chemin.

          Les clochers des églises remarquablement ouvragés, sont construits de blocs de granit.

          La pluie nous reçoit à Roscoff, ce n'est peut-être qu'un grain comme ils disent, cela permet de l'accepter plus facilement, mais ça mouille pareil.

          Et si on allait voir ce qu'il en est sur l'île de Batz, il suffit d'un quart d'heure de traversée, et le bateau est prêt à partir.

          Très bonne idée, la pluie est restée sur le continent, et il fait bon.

          Ce qui nous permet d'entreprendre la balade jusqu'au phare, entouré de champs de choux-fleurs, à l'ouest de l'île.

          Après le phare, le chemin semble continuer. Ce serait bien le diable s'il ne faisait pas le tour de l'île, et s'il ne nous ramenait pas au bourg. C'est ainsi que nous parvenons à la mare, pas au diable mais aux canards.

          Ce Château posé sur la lande me fait tellement penser à l'Ecosse, que je ne serais pas surpris si on me le disait hanté. Pourquoi pas, le Léon est vraiment une terre de légende et de mystère...

Marc Mars 2011

          Noël est passé et la fin de l'année est déjà toute proche. Comme les années précédentes, nous voilà partis en balade pour la semaine, avant de fêter la St. Sylvestre. La froide soirée du 26 décembre voit donc  nos quatre couples amicaux débarquer de nos trois camping-cars à Conques.

          Sitôt garés sur un petit parking en haut de la ville,  nos pas et nos rires nous entraînent  vers les ruelles de la petite cité située sur le chemin de St. Jacques de Compostelle. Les têtes sont rentrées entre les épaules, les mains restent au fond des poches, mais les yeux restent ouverts plein cadre sur les monuments illuminés, et leurs toits soulignés d’une petite couche de neige fort bienvenue.

          Le soleil matinal semble apporter un peu de chaleur, ce n’est qu’une vague impression.

          Mais sa lumière nous dévoile pas mal de trésor. Notamment  le remarquable tympan de l’abbatiale romane de Ste-Foy. Rien ne manque autour du Christ, Pierre et Marie, Abraham et Jérusalem, les notables, la pesée des âmes et la résurrection des morts, les péchés et leurs châtiments lors du jugement dernier et beaucoup de choses encore, une véritable encyclopédie en quelques coups de burin.

          Après un arret déjeuner à Entraygues-sur-Truyère.

          Puis la traversée de villages isolés, reliés par des petites routes dont les abords donnent une idée de la relative fraîcheur des températures.  

          C’est par un pont suspendu que nous pénétrons dans les gorges de la Truyère. Nous envisageons de les remonter jusqu'au barrage de Sarrans, et il était prévu de prendre le repas de midi sur ses rives. Mais à force d'erreurs d'itinéraires, nous passons un peu à coté du sujet, et c'est par des routes perdues, que nous parvenons à Ste-Geneviève à la nuit tombée.

          Au matin, Jean Paul dit en avoir assez des « GPS fous et des mecs qui marchent à la voile » et décide de prendre les rennes. Il nous mène donc tambour battant sur des routes enneigées. C'est joli et ça roule. Arrivés au village de Lacalm, Michel n'est pas là, il n'était pourtant pas loin. Après quelques minutes, les portables vibrent, il est contraint de poser les chaînes pour monter une petite cote à deux cent mètres du village.

L'intensité du bleu des lacs fait pâlir d'envie le ciel qui ne nous offre qu'une teinte laiteuse.

          A la sortie d'un virage, nous découvrons l'impressionnant viaduc de Garabit. Son arche fait le grand écart entre les deux rives de la Truyère et se reflète sur le miroir de l'onde gelée. Avant la construction  du barrage de Grandval, son tablier reposait à cent vingt deux mètres au-dessus de la rivière, il n'en est plus aujourd'hui qu'à quatre vingt quinze.

          En fin de journée, nous sommes à St-Flour, en complète conformité avec notre programme. Jean Paul est content.

          L'église de Murat abrite une jolie petite rosace.

           Mais nous préférons grimper au rocher de Bonnevie, il est constitué d'orgues basaltiques, et Notre-Dame de la Haute-Auvergne trône à son sommet.

          Depuis ce belvédère, le parking près des terrains de tennis paraît bien loin.

          A Vic-sur-Cère, ces dames iront se balader du coté du moulin du Vialard à proximité de l'aire de service où sont resté les messieurs afin d'assurer le service du camping-car et le rinçage de la tinette...

          Mur-de-Barrez sera encore une fois l'occasion d'une balade dans la ville illuminée.

          Il est maintenant temps de nous rendre à Savignac, près de Villefranche-de-Rouergue. Nous y avons loué un gîte-camping pour le réveillon et des amis doivent nous y rejoindre. Courses, préparation de la salle et du repas, il y a de quoi s'occuper.

          Chants, musique, danses, champagne... La soirée sera tout à fait conforme à la norme. Même la vénérable Rosalie, malgré son age avancé, en a eu quelques vapeurs.

          L'après-midi du 1er sera consacré à une aération de neurones du coté du saut de la mouline. La butte sur laquelle est construite Montbrun s'est opposée à la course du Lot. Créant un énorme méandre, celui-ci est venu entailler la falaise, laissant derrière lui une grande plaine fertile.

          Avant de regagner les Pyrénées, je souhaite à mes fidèles et persévérants lecteurs et lectrices une excellente année 2011.

Marc Janvier 2011

          Il nous reste une visite à faire avant de quitter la Pologne. Celle des camps de concentration et d’extermination, elle ne sera  pas la plus facile. Se pose d’abord une question : faut-il y aller ou ne pas y aller. La réponse est personnelle, pour nous elle est sans équivoque, c’est oui. Il me semble qu’au-delà du manque de courage, ne pas y aller serait un acte de lâcheté. Certaines personnes nous ont même dit que cette démarche s’apparentait à du voyeurisme. Pas du tout, avant d’y entrer, j’ai d’ailleurs pris la ferme décision de ne faire aucune photo représentant les victimes.

          A Auschwitz, la visite est libre et gratuite, mais les individuels ne peuvent y entrer qu’à partir de quinze heures. On nous propose donc de nous rendre à Birkenau en empruntant la navette tout aussi gratuite et de revenir ensuite.

          En arrivant devant ce camp, la double clôture de fils barbelés tendus en double file sur de hauts piquets de béton et fixés par l’intermédiaire d’isolateurs électriques fait froid dans le dos.

          C’est bien entendu de la tour de surveillance principale, au-dessus de l’entrée, que l’on se rend compte de l’immensité de ce camp. Les baraques étaient alignées au cordeau et sélectivement séparées par des barbelés.

          Ces constructions de bois se dégradent avec le temps et leur conservation est difficile. En y pénétrant, des dortoirs aux latrines, on peut se faire une idée sans doute lointaine de la réalité des conditions de vie et de confort. 

             Un wagon symbolique a été conservé sur le quai de débarquement où, sitôt arrivés, les déportés étaient triés. D’un coté, ceux qui étaient jugés aptes au travail, surtout les hommes, de l’autre ceux qui étaient considérés comme trop faibles et inutiles, pour la plupart des enfants, des femmes et les vieillards. Ceux-là partaient directement vers les chambres à gaz et les fours crématoires.

           Une partie du camp construite en briques était réservée aux femmes, mais le quotidien n’y valait guère mieux.

          Il douloureux de marcher sur cette terre imprégnée à tout jamais de larmes et de souffrances. Le regard se perd au  travers la multitude des cheminées de poêles qui donnaient un peu de chauffage aux baraquements. Elles sont aujourd’hui le frêle témoignage de ce qui fut l’un des plus grand camps d’extermination.

          C’est avec appréhension que nous passons le portail d’entée d’Auschwitz sous l’inscription « ARBEIT MACTH FREI » ( Le travail rend libre) peut-on faire plus hypocrite ?

          Après Birkenau, le camp nous paraît presque accueillant avec ses bâtiments de briques rouges (les blocs) et ses allées plantées de peupliers aux feuilles doucement agitées par la petite brise automnale. Mais ne faisons pas l’impasse sur toutes les atrocités qui ont été commises ici, entre expériences, tortures, exécutions et sévices de toutes sortes.

           Le camp se présente comme un musée, chaque bloc est affecté à un thème ou à un Etat. Dans les premiers sont reconstitués les conditions de vie, viennent ensuite les objets du culte juif (Talit, Menorah, kippa…)

              Nous entrons dans une vaste salle, une longue vitrine est exposée à gauche, au premier abord je ne comprends pas ce qu’elle contient, je m’approche, et lorsque je réalise je ne peux m’empêcher un mouvement de recul. Ce sont des cheveux, des cheveux de femmes, longs, bouclés avec des tresses et des nattes méticuleusement élaborées. Je les imagine sur de coquettes jeunes femmes, à l’époque elles auraient pu être ma mère, aujourd’hui elles pourraient être mes filles. La quantité est effarante, elle ne représente pourtant que le « stock » retrouvé à la libération, je m’efforce d’aller jusqu’au bout, je n’y parviendrai pas.

          Je me souviens d'un choc similaire, c'était devant la tranchée des baïonnettes à Douaumont, j'avais sept ans. On se remet de ces petits traumatismes, mais ils restent plantés comme des jalons sur le long chemin de la mémoire. 

          Dans d’autres salles se trouvent les objets personnels, les lunettes, les valises, les accessoires de toilette, les chaussures. La vitrine qui expose les chaussures d’enfants est particulièrement émouvante. Ni retenues, ni essuyées, des larmes coulent sur certaines joues de visiteurs, puissent-elles tracer sur ces visages comme une marque d’humanité.

           Une maquette en coupe décrit le processus de la mort. Dans la cour, les prisonniers attendent patiemment leur tour pour descendre aux douches, en fait les chambres à gaz. Ils arrivent dans une grande salle où ils se déshabillent. Puis ils pénètrent Dans les chambres à gaz où ils périssent dans d’atroces souffrances à cause des produits irritants contenus dans les gaz. Après ventilation de la salle, les kapos viennent chercher les corps et les emportent vers les fours crématoires en bout de chaîne, ils fonctionnaient 24 heures sur 24 sans discontinuer.

          Les  couloirs des blocs sont d'interminables galeries de portraits de prisonniers aux visages émaciés hirsutes et fatigués, aux yeux exorbités, incrédules, des yeux qui me regardent et qui me disent « Souviens-toi »

          On peux faire l’effort de comprendre l’époque, les circonstances, la peur pour soi même et pour ses proches. Mais je ne m’explique pas ces soldats qui posent crânement devant l’objectif leur botte écrasant la tête d’un pauvre prisonnier agonisant. Je ne m’explique pas non plus cette « infirmière » qui manipule avec un sourire épanoui, une femme chétive à qui il ne doit rester que quelques heures à vivre.

          Que reste t-il de ce terrible génocide ? Juste une question : Comment ?

          S'il existe une réponse, elle appartient sans doute un petit peu à chacun de nous même. Mais ce qui nous appartient surtout, c’est que cela ne recommence jamais.

Marc Novembre 2010