Si nous continuons vers la Bretagne, c’est pour aller serrer la main de Gérard. Cet ancien camarade de régiment m’a retrouvé récemment grâce à internet. Avec son épouse Nadine, ils habitent Quimper. Il est lui aussi camping-cariste, et nous nous sommes promis de nous rencontrer à l’occasion.
Avec sa cathédrale, ses maisons à colombages, ses ruelles et la maison Bernard Henriot, la préfecture du Finistère est une bien joli ville.
Elle a aussi vu naître le docteur René Laennec, célèbre pour avoir inventé le stéthoscope.
Une autre bonne raison pour revenir vers la Bretagne, est que nous ne connaissons pas la zone des abers qui va de Brest à Roscoff. La mer remonte loin dans les terres lorsqu'elle est haute et laisse les bateaux sur la vase quand elle redescend.
C’est un pays un peu mystique, avec des chapelles oubliées sur les prairies côtières.
D’ailleurs, la campagne est toute piquetée de croix taillées dans un bloc de granit.
Il est même un peu sauvage ce pays, ici on prend la mer plein vent, plein nez et plein les yeux.
Les goélands marins et argentés se jouent des rafales à grands cris moqueurs.
Autrefois c’était aussi une terre de feu, lorsque les goémoniers brûlaient des algues séchées dans des fours, sortes de tranchées tapissées et couvertes de pierres plates. Ils obtenaient ainsi des pains de soude qu’ils portaient à l’usine afin d’en extraire de l’iode.
C'est la Bretagne Léon, peut-être un peu méconnue, mais si belle et si authentique.
C'est sur les conseils de Nadine que nous visitons le village de Ménéham. C'est un site à ne pas rater, avec ses plages désertes, ses maisons de douaniers coincées entre les blocs de pierres et ses énormes rochers aux formes bizares, qui rendent l'imagination vagabonde.
Les toits des maisons sont souvent couverts de chaumes, et les vieux bateaux finissent paisiblement leurs jours sur le pré.
Il est assez original de rencontrer des cairns insolites à la porte des habitations. Habituellement, ces monticules de cailloux sont érigés pour indiquer le chemin.
Les clochers des églises remarquablement ouvragés, sont construits de blocs de granit.
La pluie nous reçoit à Roscoff, ce n'est peut-être qu'un grain comme ils disent, cela permet de l'accepter plus facilement, mais ça mouille pareil.
Et si on allait voir ce qu'il en est sur l'île de Batz, il suffit d'un quart d'heure de traversée, et le bateau est prêt à partir.
Très bonne idée, la pluie est restée sur le continent, et il fait bon.
Ce qui nous permet d'entreprendre la balade jusqu'au phare, entouré de champs de choux-fleurs, à l'ouest de l'île.
Après le phare, le chemin semble continuer. Ce serait bien le diable s'il ne faisait pas le tour de l'île, et s'il ne nous ramenait pas au bourg. C'est ainsi que nous parvenons à la mare, pas au diable mais aux canards.
Ce Château posé sur la lande me fait tellement penser à l'Ecosse, que je ne serais pas surpris si on me le disait hanté. Pourquoi pas, le Léon est vraiment une terre de légende et de mystère...
Marc Mars 2011